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Enrichissement sémantique d’un article scientifique

Voici un article qui soulève un enjeu actuel d’une pratique qui se répand  : l’ajout d’hyperliens dans un article scientifique par un éditeur et non par le ou les auteurs du dit article.  On peut voir la pratique comme un enrichissement de l’article, une pratique qui pourrait fort bien être perçue comme une modification permise par certaines licences Creative Commons qui permet aux auteurs d’une œuvre de libérer certains droits du droit d’auteur : partage, modification, utilisation à des fins commerciales, mais toujours avec l’attribution de la paternité.

Ross Mounce, directeur des  programmes en accès libre (Open Access Programmes) au Fonds Arcadia s’est plaint de cette situation dans un tweet.  En fait, il s’insurge contre une pratique pour laquelle il n’a pas donné son consentement.  Du moins c’est ce qu’il croit, car l’article auquel il fait référence est publié sous la licence CC BY, la plus ouverte des licences Creative Commons, celle qui permet tout à condition d’attribuer la paternité, ce que fait Elsevier.  Par contre, quelque chose m’échappe :  si les auteurs ont publié en Open Access et qu’Elsevier modifient leur article, comment cette nouvelle « mouture » devrait-elle être signée?  Car il s’agit bien d’une modification d’un article initial dont la licence CC BY permettait les modifications.  Qui est l’auteur de cette nouvelle version de l’article?  Carpenter de le précise pas.   

Mais alors, contre quoi exactement Mounce s’insurge-t-il?  Le problème de Mounce semble être qu’il a l’impression qu’’Elsevier essaie de vendre du contenu qu’il a publié. Pourtant, si les auteurs s’opposaient à ce type de réutilisation, ou si le mouvement Open Acces en général s’opposait à la réutilisation commerciale, ils auraient pu mettre tout leur poids pour plaider pour une autre licence CC libre.  C’est que déplore Carpenter : I have long argued that authors should exert more control over their copyright and apply more nuance to the licenses that they give away or retain. Authors will generally follow whatever policy is driven by their institution, funding body, or publisher editorial policy. Most of us follow the path of least resistance, but I digress.

Par ailleurs, on pourrait se demander à quel moment un enrichissement sémantique devient une pratique moins noble (plus “marketing”).  We can all agree that linking to terminology to resources like GenBank sequences, or Oxford English Dictionary definitions which provide more detailed information is acceptable. Linking to curated resources (as Elsevier has done), public information pages, or Wikipedia pages might be a next level of curation, which is more or less objectionable. If there were an established resource where protocols were described in detail (something like what protocols.io is building) and a publisher were to link to a protocol hosted there, but was not embedded in the paper by the author, that might well be crossing a line.

Cette ligne, dit Carpenter, est à définir…

Source

Carpenter, Todd A.  Where Does Enhancement End and Citation Begin?  The Scholarly Kitchen.  6 octobre 2021.

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À propos de l'auteur

Sonia Morin

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