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L’apprentissage expérientiel vu par l’Université de Calgary

J’ai participé à une conférence virtuelle organisée par l’International Sustainability Campus Network (ISCN). Dans l’un des ateliers, j’ai pris connaissance de la façon dont l’Université de Calgary a investi le champ de l’apprentissage expérientiel (experiential learning – EL) grâce à son “Expertiential Learning Plan (2002-25)“, issu d’une démarche s’appuyant sur des consultations tenues en 2018-2019.

Le plan comprend une définition de l’apprentissage expérientiel ainsi qu’une catégorisation. Ce faisant, l’Université de Calgary est mieux à même de décrire et surtout de promouvoir l’apprentissage expérientiel autant auprès des étudiants que des partenaires.

Une vision claire

Le plan est articulé autour de deux visées d’ici 2025 :

  • pour le 1er cycle : que tous les étudiants participent au moins à 2 situations d’apprentissage expérientiel
  • pour le 2e et 3e cycles : que tous les étudiants participent au moins à 1 activité d’apprentissage expérientiel.

Lapprentissage expérientiel, de quoi parle-t-on?

“Experiential Learning (EL) is learning–by-doing that bridges knowledge and experience through critical reflection. Using intentionally designed and assessed activities, EL enables students to increase understanding, challenge and advance perspectives, clarify values, develop and hone their skills and promote new ways of thinking and doing. These opportunities prepare students to lead and/or respond to change and thrive in an increasingly complex world.” (p. 3)

En plus d’offrir une définition de l’apprentissage expérientiel, le plan présente une catégorisation des différents types d’apprentissage. Les catégories ne sont pas nécessairement exclusives, mais elles permettent bien de nommer et de clarifier ce dont on parle. Voici les 5 catégories :

  • Co-corricular EL
  • Community-Engaged learning (CEL)
  • Curriculum-integrated EL
  • Research-based EL
  • Work-integrated learning (WIL)

Le plan expose également les conditions à respecter pour assurer la qualité de l’apprentissage expérientiel: la pédagogie, l’expérience, l’évaluation et la réflexion. Ce plan vise à rendre visible ce qui était invisible ou disséminé à gauche et à droite tout en structurant le développement de l’apprentissage expérientiel.

Sortir des silos

La démarche de Calgary est ambitieuse pour les objectifs qu’elle se fixe mais aussi parce qu’elle mobilise de nombreux acteurs en dehors des traditionnels silos. Bien sûr, les programmes d’études sont touchés et ce, à tous les cycles, mais la recherche, les partenariats avec la collectivité et l’industrie ainsi que la vie étudiante sont également affectés. Enfin, le plan s’appuie enfin sur une démarche rigoureuse visant à mesurer les résultats de l’apprentissage expérientiel et à l’améliorer.

Un chantier similaire pour l’UdeS?

Étant témoin de l’effervescence d’une multitude d’initiatives qui prennent vie sur nos campus dans tous les domaines et compte tenu que l’apprentissage expérientiel /pratique est aussi pour l’Université de Sherbrooke un atout reconnu, ce genre de plan m’apparait potentiellement utile, ne serait-ce que pour bien nommer les choses, mieux connaître et faire connaître les initiatives d’apprentissage expérientiel. Qu’en pensez-vous?

Sources :

Kaipainen, E., R. Braun et R. Arsenault. 2020. Experiential Learning Plan for the University of Calgary (2020-25). 32 p.

University of Calgary. 2021. Experiential Learning (portail web).

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À propos de l'auteur

Véronique Bisaillon

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