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Quelques réflexions tirées du colloque Réinventons l’avenir

Le colloque virtuel Connexion 2021 de Collèges et instituts Canada (CICan) s’est tenu du 26 au 28 avril 2021 sous le thème « Réinventons l’avenir ». L’article de Thérèse Lafleur du Portail du réseau collégial du Québec résume les propos de trois des conférenciers de marque présents à ce colloque. Il s’agit de Gerd Leonhard, humaniste et futuriste, pdg de The Futures Agency, Ollivier Dyens, professeur à l’Université McGill, fondateur et codirecteur du laboratoire d’innovation Building 21 et Fabienne Goux-Baudiment, sociologue et prospectiviste, pdg de proGective, professeure associée en Prospective, capital Immatériel et entrepreneuriat à l’Institut des sciences et des techniques de l’ingénieur d’Angers.

Pour Gerd Leonhard, « [l]’essentiel sera d’apprendre et d’enseigner la flexibilité. […] Les éducateurs doivent anticiper, se positionner à l’avant-garde du changement et faire prendre conscience aux étudiants que leur avenir repose sur leur capacité de se réinventer » [emphase dans le texte original]. D’ailleurs, il estime que « [l]’avenir n’est pas fixé. C’est nous qui définissons le futur. C’est à ça que sert l’éducation. » Pour ce faire, il propose les principes éducatifs suivants:

  •  « Apprendre à observer, à comprendre et à écouter »;
  • « Comprendre ne signifie pas connaître les faits, mais comprendre ce qu’il y a entre les faits »… Il faudra enseigner/ apprendre à « remettre en question nos hypothèses »;
  • « Miser sur la création, l’adaptation et la transformation » pour éduquer ;
  • « [D]évelopper le savoir-être et des compétences non techniques associées aux sciences humaines » plutôt que des compétences liées à la productivité ;
  • « [C]réer davantage de relations entre les personnes et à s’ouvrir à la diversité » ;
  • « Faire de l’éducation non pas un bien ou un service mais une transformation. »

Selon Ollivier Dyens, il faudrait rompre avec les dimensions du système d’éducation héritées de la révolution industrielle puisqu’« [i]l semble paradoxal que nous concevions des machines qui se comportent de plus en plus comme des humains et que, parallèlement, nous développions des systèmes éducatifs qui poussent les enfants à penser comme des ordinateurs et à se comporter comme des robots ». Il se demande si « notre système éducatif est assez riche et créatif pour affronter les grands défis que posent en particulier les technologies », soit les défis du temps (vitesse du changement), les défis reliés aux enjeux de vérité et d’éthique (programmer l’éthique des intelligences artificielles, par exemple), ainsi que les défis d’emplois et de robotisation (une « responsabilité sociétale », toujours selon lui).

D’après Fabienne Goux-Baudiment, nous vivons actuellement une Grande Transition nous obligeant à réinventer l’avenir avant que « la maison ne brûle », pour en faire quelque chose de « plus soutenable pour la planète et plus épanouissant pour chacun de nous ». Pour elle, nos systèmes éducatifs doivent évoluer vers « une éducation fluide qui sort du cadre traditionnel ». C’est ce qu’elle appelle: Eduning, the liquideducation.« Eduning », un composé de « education » et du bloc « teaching learning »” Ce bloc constituerait selon elle un couple « toxique » « parce qu’il place l’apprenant en mode passif et l’éducateur comme celui qui apprend à l’autre ». Elle estime que « les nouveaux apprenants, la transition technologique et la nouvelle manière d’être des étudiants décatégorisent les individus » [notre emphase].

Source: Lafleur, Thérèse, Le futur de l’enseignement collégial, un avenir à réinventer, Portail du réseau collégial du Québec, 15 mai 2021

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Jean-Sébastien Dubé

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