Pédagogique

Motiver ses étudiants: de la vente à la déclaration d’amour…

Maryellen Weimer, professeure émérite en enseignement et apprentissage de la Penn State University, est bien consciente qu’elle marche sur des oeufs lorsqu’elle présente une recherche récente de Rippé et al. (2020) où l’on fait des parallèles entre l’enseignement et la vente… « Education does not come with a money-back guarantee, and the customer is not always right. Among faculty, the continued commercializing of education meets strong opposition and no small amount of emotion. […] Business metaphors tend to rub educators the wrong way, but that doesn’t preclude our learning from them... »

« Les prémisses qui sous-tendent cette recherche sont plus nuancées qu’on pourrait le penser. Les auteurs constatent un “chevauchement considérable” entre l’enseignement et la vente “du point de vue de la communication”. “Pour être clair, nous ne suggérons pas que les professeurs deviennent des vendeurs, mais ce sont des prestataires de services de première ligne qui ont la possibilité d’influer sur la réussite, la motivation et l’implication des étudiants” (p. 285). [Traduit avec www.DeepL.com/Translator]

Weimer précise que les auteurs « proposent des méthodes de vente qui ne compromettent pas l’intégrité de ce que nous enseignons ou de la manière dont nous le faisons. » Elle explique que les auteurs effectue des parallèles entre les différentes étapes d’une transaction « …starting with the “preapproach,” during which the “salesperson formulates a strategy on the best way to connect with the prospect” (p. 286). The authors equate this step with teachers working to understand student needs and interests. »

Par ailleurs, elle expose en quoi nous pourrions avoir avantage à réfléchir à un certain “marketing” de notre matière

« …[T]he approach highlights the merit, value, and usefulness of our content. Some of what we ask students to learn isn’t immediately relevant, but education is about preparation for what’s to come. The problem is that students don’t arrive in our courses with any sense that they need to know what we’re teaching. Marketing has been enormously successful at persuading us to buy all sorts of things we never thought we needed… […] ….[M]aybe if we occasionally imagined selling as part of the job, we’d get more students signing up for those fine educational products that can change their lives. » [notre emphase]

Les auteurs résument leurs conclusions ainsi: « L'”enseignement-vente” augmente considérablement l’effet de sympathie/préoccupation vis-à-vis de l’enseignant, l’intérêt des étudiants et leur perception d’apprentissage . Les personnes étudiantes ont réagi positivement à l’enseignant qui, comme un bon vendeur, a prêté attention à leurs préoccupations, a motivé l’apprentissage par une présentation intéressante et a fait preuve de suivi (p. 296) ». [Traduit avec www.DeepL.com/Translator, puis ajusté; nos emphases]

*****

À l’approche de la Saint-Valentin, le professeur de sciences politiques Andre P. Audette du Monmouth College, développe une intéressante réflexion sur l’importance de mentionner aux personnes étudiantes à quel point nous les aimons... de façon adéquate, informelle et collective, bien sûr. Il présente ses phrases favorites pour ce faire.

  • “Voilà pourquoi j’aime ce cours”,
  • “J’apprécie les perspectives et les expériences que vous apportez à cette discussion”,
  • “Je vous aime tous, mais je n’ai pas noté vos devoirs hier soir”.
  • “Je vous aime tous ; merci pour votre travail ce semestre.”

Ça peut aussi être fait individuellement d’une manière professionnelle, ce qui constitue une belle façon de reconnaître leur unicité:

  • “J’aime vous avoir en classe, et je suis heureux de pouvoir continuer à travailler avec vous le semestre prochain”
  • “J’aime vraiment les efforts que vous faites pour ce travail”.

En contexte de pandémie où la santé mentale est souvent fragile, Audette admet que « le fait de dire aux étudiants qu’ils sont aimés […] ne fournira pas de ressources cliniques, [mais que] c’est un petit pas vers un plus grand sentiment de sécurité et de soutien dans un domaine de leur vie qui peut le plus souvent n’être défini que par les délais et les notes des devoirs. »

Il explique aussi que plusieurs sources savantes démontrent que la qualité des relations favorise la motivation à apprendre:

As a wealth of recent scholarship on teaching and learning explains, emotions matter for the learning process (Cavanagh, 2016; Eyler, 2018; Mendzheritskaya & Hansen, 2019). Student motivation depends at least in part on feeling supported, valued, welcomed, and wanted in one’s learning environment (Ambrose et al., 2010). Once those basic needs are met, students can grow excited about the topics they are studying and about learning something new. They may even begin to create knowledge all on their own. As the quality of the interpersonal environment increases, generally so too does the motivation to learn. That is, being loved can build a love of learning.

Enfin, puisque charité bien ordonnée commence par soi-même, Audette rappelle que les personnes enseignantes ont aussi besoin de se sentir appréciées: « En fin de compte, le fait de dire aux étudiantes et étudiants que je les aime me profite autant qu’à eux. Cela me rappelle la dimension humaine de l’éducation et que est ma motivation première pour enseigner, c’est encore les étudiantes et étudiants. » [traduit avec Deepl.com/Translator, puis ajusté]

Sources:

Audette, Andre P., « Tell Your Students You Love Them, Appropriately », Faculty Focus, 12 février 2021

Weimer, Maryellen, « Giving Metaphors a Second Look: Teaching as Selling », The Teaching Professor, 8 février 2021

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

1 commentaire

  • Merci de cet article! Comme (ex)chercheuse sur la motivation au postsecondaire, je dois admettre que le premier des deux textes me parle beaucoup et fait écho à des éléments que j’ai abordés dans ma thèse. Quant au deuxième, si je fais un lien avec mes résultats de thèse, j’y vois en effet l’impact de relations interpersonnelles positives, mais aussi peut-être une manière d’alimenter la perception qu’ont les étudiantes et étudiants d’être “à leur place” dans un cours ou dans un programme, ce qui peut agir positivement sur la motivation.

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