Cycles supérieurs

Un moratoire de 2 ans sur les inscriptions aux doctorats en sciences humaines?

Stacy M. Hartman, directrice du PublicsLab au Graduate Center de la City University of New York (CUNY),  signe une lettre d’opinion pour le moins provocante dans laquelle elle propose un moratoire de deux ans sur les inscriptions dans les programmes de doctorat des diverses sciences humaines.

Elle en appelle à la responsabilité morale des universités, publiques et privées, de ne pas recruter des étudiants dans un contexte de pandémie où non seulement les conditions d’études sont incertaines mais également où les perspectives d’emploi sont catastrophiques. 

Puis, elle enchaîne en faisant référence aux actuelles discussions sur la nécessité de faire preuve de créativité et d’innovation en ces temps de post-COVID-19 et propose aux professeurs et aux administrateurs d’utiliser cette pause de 2 ans pour construire des structures de soutien à la réussite étudiante qui perdureront dans le temps, au-delà de la fin de la pandémie. Elle offre 5 idées pour y arriver.

  1. Les départements pourraient offrir aux doctorants un soutien financier supplémentaire, le temps de traverser la crise liée à la pandémie.  Ce soutien pourrait prendre la forme d’une bourse ou d’un poste d’assistant d’enseignement ou de recherche, d’un poste d’enseignement ou d’administration postdoctoraux
  2. Les départements pourraient consacrer des ressources pour aider les étudiants à explorer un éventail de carrières. Cela pourrait inclure des stages financés dans des organisations non universitaires, l’invitation de conférencières et conférenciers inspirants…
  3. Le corps enseignant pourrait réviser les programmes d’études et se questionner sur leur pertinence, leur structure, leur cibles de formation…
  4. Les départements pourraient reconsidérer les stratégies d’admission des étudiants, de rétention et de soutien à la réussite.
  5. Les membres du corps enseignant et du personnel pourraient consacrer du temps et des efforts à l’encadrement virtuel des étudiants en petits groupes, sur différents thèmes : pédagogie numérique, exploration de carrières, rédaction de thèse… [Traduit avec www.DeepL.com/Translator, puis ajusté.]

Quelques mesures ont déjà été implantées dans le PublicsLab qu’elle dirige : offre de stages rémunérés avec assurance santé, petites subventions de recherche pour les étudiants dont les recherches ont été interrompues en raison de la COVID-19. 

C’est au cours de la sélection des candidatures pour ces deux programmes que Mme Hartman a découvert à quel point la pandémie avait frappé durement : certains étudiants se sont retrouvés sans logement, d’autres ont dû payer des sommes astronomiques pour être rapatriés, d’autres encore devaient concilier travail, études et famille… D’où l’importance et la pertinence à son avis de prendre une pause d’inscriptions de nouveaux étudiants et de concentrer les efforts à mettre en place des structures qui prennent soin des étudiants actuellement en place : un véritable exercice de solidarité.

Source

Hartman, Stacy M.  A Pause in the PandemicInside Higher Education.  18 août 2020.

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Sonia Morin

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