Cycles supérieurs

Survivre à une session d’été à distance quand on est aux études supérieures

Dans la plupart des universités le trimestre d’été 2020 se vit à distance.  On pourrait penser que pour les étudiants aux cycles supérieurs, du moins ceux dont le prochain de recherche ne se réalise pas dans un laboratoire, ça ne change pas grand-chose ne pas pouvoir venir sur le campus.  Or, il n’en serait rien, selon Leslie Ellen Blood, directrice de la section Communauté des étudiants aux cycles supérieurs et développement professionnel à l’École des études supérieures de l’Université du Colorado à Boulder.  Elle affirme que la distance fait en sorte que ces étudiants ont besoin d’un encadrement plus structuré pour les aider à progresser dans la réalisation de leur projet de recherche et d’un environnement scientifique qui leur procure un sentiment d’appartenance, des occasions de réseautage et de partage, une impression de croissance et des occasions de témoigner des avancées dans leurs travaux.

Développer une communauté

Les étudiants de Mme Blood ont tous reconnu que la communication avec d’autres étudiants et membres la communauté scientifique de leur programme a été l’élément le plus important qui a été offert lorsque les études ont été transposées à distance.  Mme Blood admet que soutenir une communauté étudiante à distance demande un certain travail mais le retour sur investissement (expression à la mode ces temps-ci) est important : les étudiants avancent dans leurs travaux, s’entraident et se créent un réseau et des amis.  Le face-à-face étant impossible, la participation à des forums de discussion, à des séminaires en ligne et à des groupes de lecture s’est accrue.  De leur propre initiative, les étudiants ont créé des 5 à 7 sur Zoom, ont célébré la soutenance d’un collègue en ligne.  Ils ont même organisé une remise de diplômes virtuelle et y ont invité l’équipe de direction, la famille, les amis (avec comme consigne de s’habiller chic); ils ont préparé des diaporamas et fait jouer l’hymne de leur université…

Rester en contact

Pour contre l’isolement que peuvent entraîner le confinement et la distance, la professeure Blood a mis en place quelques moyens de garder le contact avec ses étudiants aux cycles supérieurs :

  • un court appel pour s’informer du « moral », de l’avancement des travaux, des questions émergentes ou tout autre sujet;
  • la cération de cercles de lecture optionnels;
  • le partage d’horaire, de réalisations, de défis;
  • l’envoi de photos, textes, mémés…

Pour les trois derniers exemples, elle se contente de mettre en place les activités et d’y participer de temps à autre.

Se servir de la crise comme d’une occasion de croissance

La pandémie a forcé des changements de pratiques et des postures.  Comment tirer avantage de cette situation pour améliorer le monde de l’éducation?  La flexibilité, l’agilité, la capacité d’adaptation sont sollicitées comme qualités pour traverser avec résilience cette période sans précédent, pleine de défis inédits.

Encourager la responsabilisation

Consciente que plusieurs de ses étudiants vivent seuls et que le confinement a sérieusement limité les contacts avec les autres (amis, conseillers, collègues…), la professeurs Blood a cherché à développer des pratiques de responsabilisation en créant des obligations de rendre des compte.  Par exemple, dans un séminaire, elle a demandé à tous de créer collaborativement un immense calendrier avec des objectifs, des tâches à accomplir, des dates limites, des responsables de livrables…  Oui, admet-elle, c’est du travail, et le plus grand défi consiste à garder les étudiants motivés, à leur rappeler pourquoi ils sont là, dans ce programme, à faire ces études, cette recherche…

Diriger des étudiants à distance demande de la créativité, du dévouement (mais oui!) et des communications régulières.  La pandémie et le confinement peuvent être perçus comme des occasion de croissance.

Source

Blood, Leslie Ellen.  Supporting Graduate Students in the Summer SessionInside Higher Ed.  9 juin 2020

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Sonia Morin

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