Pédagogique

Plagier, ce n’est pas voler, c’est contrefaire!

Todd Pettigrew, dans son article « All your profs are wrong about plagiarism »  (Macleans.ca on campus, 10 août 2010) explique que le plagiat n’est pas du vol mais de la contrefaçon.  Voici ses arguments.

Le vol

  • prive le propriétaire de la chose volée.  Si vous me volez mon auto, je n’ai plus d’auto.  Mais qu’en est-il de copier du texte à partir de Wikipédia ?  Personne n’est privé de quoi que ce soit !
  • est un crime contre la personne.  Mais qui subit l’offense dans ce cas-ci ?  La personne qui a écrit le texte que vous avez copié ?  Ne serait-ce pas plutôt votre professeur, votre université, le monde académique en général ?

Le problème, ce n’est pas d’avoir pris le travail d’un autre, c’est de le faire passer pour sien.  Et ça, c’est de la contrefaçon.

La contrefaçon

  • Les billets d’argent n’ont de valeur que s’ils sont originaux.  Si tout le monde pouvait imprimer ses billets, l’argent n’aurait plus de valeur.  Il en va de même avec votre travail et les crédits que vous en obtenez en échange.  Si les étudiants remettent des travaux qui ne sont pas originaux, les notes qu’ils en obtiennent ne signifient plus rien.  Ultimement, la réussite du programme ne signifiera plus rien, le diplôme non plus.  Tout le système d’éducation perdrait son sens.  La société perdrait confiance.  La société, c’est-à-dire vous et moi.

Le plagiat, affirme Todd Pettigrew, est sérieux.  Son argumentaire a-t-il des chances de convaincre les étudiants ?

Cet article est, semble-t-il, à mettre en lien avec la conférence que Teresa Fishman, directrice du Center for Academic Integrity à la University of Clemson, USA, a donné au 4e colloque international sur le plagiat organisé par Plagiarism Advice Dans sa conférence, qui  s’intitulait « LESSONS FROM THE LAW: BRINGING THE RIGHT KIND OF LEGALISM TO PLAGIARISM POLICY », Mme Fishman explique qu’elle est à la recherche d’une définition du plagiat académique.  Dans un premier temps, elle distingue le plagiat

  1. du vol, lequel implique une intention de priver, ou un consentement ou une solution payante
  2. de la violation du droit d’auteur, laquelle implique la protection d’intérêts financiers
  3. de la fraude, laquelle implique l’intention de priver quelqu’un de quelque chose de valeur.

De son angle d’approche, Il y a plagiat académique lorsque quelqu’un…

a)     utilise les mots, les idées ou le travail de quelqu’un d’autre
b)     alors que ces mots, ces idées ou ce travail peuvent être attribués à une personne ou une source identifiable
c)      sans reconnaître la source de ces mots, ces idées ou ce travail
d)     dans une situation où existe une attente légitime quant à la paternité (authorship)
e)      en vue d’obtenir un avantage, du mérite, un gain…

À méditer…

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Sonia Morin

1 commentaire

  • Si je me souviens bien, c’était également l’argumentation de mon paternel lors de l’activité plagiat @ usherbrooke.ca, le 16 novembre 2004:

    « M. Marcel Dubé, professeur associé de la Faculté de droit, s’attarde à distinguer plagiat et droit d’auteur, qu’on confond souvent. Il souligne que le droit d’auteur est lié à la notion de perte de bénéfice pour l’auteur originel, alors que le plagiat souligne le manque d’intégrité du plagiaire, et ce, même si le geste n’a nui à personne financièrement. La bonne notion légale à associer au plagiat est plutôt le délit de substitution. »

    Tiré du document « Résumé de l’activité »: http://pages.usherbrooke.ca/carrefour/plagiat/doc/plagiat_resume.pdf

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