Formation continue

Le rôle important de la formation continue qualifiante sur la productivité

Alain Lallier, collaborateur du Portail du réseau collégial du Québec s’est entretenu avec Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps concernant l’impact de la formation continue qualifiante sur l’essor du marché du travail québécois et sa productivité.

En décembre dernier, la Fédération des cégeps rendait publics les résultats de l’étude de la firme KPMG qu’elle avait mandatée pour procéder à une revue de la littérature sur la relation entre la formation continue qualifiante, le niveau de vie et la productivité.

Dans son rapport, KPMG démontre que la formation continue qualifiante devient un levier important pour la productivité.

Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps explique que d’opter pour des formations au cours desquelles la qualité de l’acquisition des connaissances et des compétences est évaluée procure un plus grand impact sur la productivité en comparaison d’une formation informelle.

« Ces études permettent de constater que toute formation ne produit pas le même effet sur la productivité, mais que des formations qualifiantes, structurées ou formelles auront un impact marqué sur la productivité si on les compare aux formations informelles. »

Pour monsieur Tremblay, cette augmentation de la productivité contribue au niveau de vie des travailleurs puisqu’une hausse de la productivité a un impact sur les salaires des individus et sur les profits des entreprises.

L’étude de KPMG met en lumière deux exemples à l’international qui corroborent cette affirmation. « La Suisse, dont l‘économie ressemble à celle du Québec à certains égards, démontre qu’une augmentation de la qualification de la main-d’œuvre engendre une hausse constante de la productivité et ce, depuis plus de vingt ans. La productivité y est essentiellement due à la qualification de la main-d’œuvre. »

« De son côté, en quelques décennies, Singapour est passée d’une économie comparable à celle des Philippines à la première économie mondiale par habitant en investissant dans un système très encadré et très formel de formation des travailleurs. »

Pour la Fédération des cégeps, on doit transformer le système de formation des travailleurs pour faire en sorte que l’on comprenne bien que la formation initiale, que l’on acquiert à 19, 20 ou 22 ans, ne suffira plus pour une carrière entière.

« Nous devons collectivement, grâce à l’effort du gouvernement et des entreprises, nous assurer que les travailleurs vont être formés tout au long de leur carrière à l’aide de formations qualifiantes et transférables. Nous avons un réseau public financé par l’État partout au Québec, et ce réseau doit être un levier sur lequel on s’appuiera pour faire cette formation en entreprise et pour hausser la qualification des travailleurs. Nous savons qu’il y a des enjeux de littératie et de numératie. Nous savons qu’il y a des enjeux d’acquisition de nouvelles compétences. Et il faut que cesse cette approche voulant que nos services aux entreprises soient des entreprises qui s’autofinancent, comme si ce n’était pas un service essentiel au développement de la population du Québec. Il faut que l’on investisse pour soutenir les services aux entreprises des commissions scolaires, des cégeps et des universités et que l’on utilise ce levier pour amener une augmentation de la formation et de la scolarisation des travailleurs du Québec. »

Sources :

Lallier, Alain, Pour une formation continue qualifiante, Portail du réseau collégial du Québec, 3 février 2020

KPMG, Étude économique sur la formation continue qualifiante, novembre 2019

Microcertification en Ontario: un cadre, 14 projets pilotes et un forum
Pour aller au-delà des "soft skills" et de la logique des compétences transversales
Website | + posts

À propos de l'auteur

Véronique Tremblay

2 Commentaires

  • Bonjour Véronique,

    Ton article est très intéressant. Mais dans son contexte, que veut dire une formation « qualifiante », svp?

    Merci beaucoup!

    Ginette

    • Bonjour Ginette. L’étude de KPMG utilise la définition suivante:
      « …un processus par lequel un individu développe des compétences nécessaires à l’exercice d’une fonction ou d’un métier sur le marché du travail ou à la poursuite des études. En formation continue, la formation qualifiante est une mise à jour des compétences d’un individu, nécessaire à la suite d’une réorientation de carrière ou d’un changement en ce qui concerne ses tâches ou l’organisation du travail. Ce type de formation, reconnue ou non, peut permettre aux travailleurs qui en bénéficient ainsi qu’à l’entreprise dans laquelle ils évoluent, de hausser leur productivité. » (KPMG, 2019, p.4)

Laisser un commentaire