Formation continue Pédagogique Tendances sociétales

Pour aller au-delà des “soft skills” et de la logique des compétences transversales

Le web magazine Thot Cursus a publié l’an dernier plus de 1200 articles. Dans cette pléthore, pas surprenant qu’on échappe certains textes importants. Aussi des messages comme “les préférés des lecteurs en 2019” et le “meilleur de la rédaction en 2019“, deviennent des portes d’entrée intéressantes dans cette abondance.

C’est ainsi que j’ai découvert “La limite des « compétences du XXIème siècle »“, un texte de Denis Cristol qui aurait été fort utile pour notre numéro spécial du Perspectives SSF de février 2019 qui portait sur le même sujet. Les grands esprits se rencontrent puisqu’il a été publié alors même que nous mettions la dernière main à notre numéro…

Ce texte très riche – et assez lapidaire – présente…

  • une définition de ce qu’est une compétence (de Jacques Tardif, s’il vous plaît…);
  • une compilation des huit compétences du XXIe siècle qui apparaissent
    • dans tous les référentiels (collaboration, communication, TIC, habiletés culturelles/citoyenneté)
    • et dans la plupart d’entre eux (créativité, pensée critique, résolution de problèmes, productivité);
  • le fait que ces compétences se répartissent en trois blocs:
    • compétences génériques d’apprentissage,
    • compétences d’innovation et de création et
    • compétences de collaboration;
  • Cinq niveaux d’utilisation des technologies (Romero et Lafferière, 2015) à distinguer des compétences clés:
    • consommation passive,
    • consommation interactive,
    • création de contenu,
    • cocréation de contenu et
    • cocréation participative de connaissances partagés au sein d’une communauté d’apprentissage.
  • 12 compétences transversales établies par l’AEFA (agenda européen renouvelé dans le domaine de l’éducation et de la formation des adultes, coordonné par Erasmus +) et le Cafoc (Centre académique de formation continue) de Nantes;
  • 15 soft-skills tels que présentés dans l’ouvrage Le réflexe Soft-Skills de Moléon, Houarau et Boulet (Dunod, 2014).

Mais surtout, le texte présente “trois réflexions en contrepoint de la logique «compétence»”, soit des ” alternatives à la façon de penser son action dans le monde” qui permettent une certaine critique de la “vision compétitive du monde, justement celle qui produit des désordres sociaux, économiques et climatologiques” qui sous-tend tous ces référentiels. Ces alternatives amènent aux organisations “de nouvelles façons de faire et de penser l’action pour s’adapter au monde qui se construit”.

Conclusion de Cristol (d’ailleurs annoncée en sous-titre): “L’essentiel de ce que je dois savoir pour demain, c’est apprendre.” On en aurait pris davantage…

Source:
Cristol, Denis, “La limite des « compétences du XXIème siècle »“, Thot Cursus, 13 janvier 2019 [m. à j. 15 janvier 2019]

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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