Pédagogique

8 principes pour gérer la charge cognitive d’une équipe en apprentissage collaboratif

Rien de plus gratifiant, lorsqu’on enseigne, que de voir ses étudiants travailler en équipe dans un exercice où ils doivent collaborer. Cependant, il arrive que les résultats de cet apprentissage collaboratif ne soient pas au rendez-vous! Que s’est-il passé? Beaucoup de choses peuvent avoir interféré. L’une d’entre elles à laquelle les chercheurs s’intéressent depuis quelques temps est la charge cognitive de la mémoire de travail collective.

C’est ce que présente Connie Malamed dans son article, qu’elle conclut en nous proposant huit principes pour mieux composer avec la charge cognitive collective des groupes d’étudiants qui collaborent pour apprendre.

Mémoire collective…

Malamed explique d’abord la théorie voulant que lors d’un apprentissage collaboratif, une mémoire collective de travail émerge (voir Kirschner et al. 2011). Étant donné que les membres du groupe se partagent la tâche d’apprendre, leur mémoire collective peut être affectée par divers manquements qui alourdissent leur charge cognitive de groupe.

… et charge cognitive

Rappelons ce que l’on entend par charge cognitive. Dans un article précédent de L’éveilleur, mon collègue Éric Chamberland décrivait la charge cognitive d’un individu comme étant :

… l’exigence en ressources cognitives pour accomplir une tâche donnée. Pour être efficace, une activité d’apprentissage doit imposer une charge cognitive qui est dans les limites de la capacité de l’apprenant. La charge cognitive vécue par un apprenant est liée à son niveau d’expertise : une tâche qui peut être très facile pour un expert sera difficile ou même impossible pour un novice.

Tout comme l’apprenant individuel, un groupe d’apprenants qui collaborent doit donc, lui aussi, puiser dans les ressources cognitives de ses membres.

Huit principes à la rescousse!

Voici des principes qui vous aideront à planifier et implanter un apprentissage collaboratif dans votre formation en gardant en tête que trois aspects entrent en ligne de compte : la tâche d’apprentissage, les individus membres du groupe et le groupe comme tel (Kirschner et al., 2018).

  1. L’apprentissage collaboratif est plus efficace pour les tâches d’apprentissage complexes et la résolution de problèmes susceptibles de dépasser les ressources de la mémoire de travail des individus. Les tâches doivent être suffisamment complexes pour justifier l’effort supplémentaire requis pour organiser et collaborer avec les autres.
  2. Il est important de fournir une orientation et un soutien suffisants pour mener à bien les tâches d’apprentissage collaboratif afin qu’il soit efficace.
  3. Les novices ayant un faible niveau de connaissances spécifiques dans un domaine ont plus de chance de bénéficier de la mémoire de travail collective que ceux qui ont un niveau élevé de connaissances.
  4. Lorsque les membres de l’équipe possèdent des connaissances spécialisées dans un domaine particulier, cela réduit la charge cognitive causée par les activités de collaboration.
  5. La charge cognitive est réduite lorsque les membres du groupe ont l’expérience de l’apprentissage collaboratif. Il leur permet de concentrer leurs ressources cognitives sur la tâche d’apprentissage plutôt que sur les tâches de coordination.
  6. Les membres de l’équipe qui n’ont pas encore les compétences nécessaires pour faire face à l’apprentissage en groupe peuvent avoir une charge cognitive élevée qui pourrait entraver l’apprentissage. Donner des instructions sur la façon de collaborer efficacement peut aider ceux qui n’ont pas l’expérience du travail de groupe.
  7. Les groupes de personnes qui ont déjà travaillé ensemble auront réduit leurs coûts collaboratifs parce qu’ils ont déjà compris comment communiquer, partager leurs connaissances et répartir les tâches.
  8. La distribution de rôles dans l’équipe (ex. animateur, secrétaire, gardien du temps) peut réduire la charge cognitive découlant des activités de coordination nécessaires au travail en groupe. Envisagez d’assigner des rôles à l’équipe ou de demander aux apprenants de les attribuer eux-mêmes.
[Traduit avec www.DeepL.com/Translator puis ajusté]

Source:

Malamed, Connie, « http://theelearningcoach.com/learning/cognitive-load-of-collaborative-learning/8 Principles on Cognitive Load and Collaborative Learning », The e-Learning Coach, [sans date officielle: 14 mars 2019]

Références :

  1. Kirschner, F., Paas, F., & Kirschner, P. A. Individual and group-based learning from complex cognitive tasks: Effects on retention and transfer efficiency. Computers in Human Behavior, 25, 306–314 (2009).
  2. Kirschner, F., Pass, F., & Kirschner, P. Task Complexity as a Driver for Collaborative Learning Efficiency: The Collective Working-Memory Effect. Applied Cognitive Psychology, 25: 615–624 (2011).
  3. Kirschner, P.A., Sweller, J. Kirschner, F. & Zambrano, R. From Cognitive Load Theory to Collaborative Cognitive Load Theory. International. Journal of Computer-Supported Collaborative Learning, 13:213–233 (2018).
  4. Slavin, R. E. Cooperative learning and academic achievement: Why does groupwork work? Annals of Psychology, 30, 785–791 (2014).
  5. Sweller, J. Cognitive load during problem solving: Effects on learning. Cognitive Science, 12, 257–285 (1988).
  6. Sweller, J., Ayers, P. & Kalyuga, S. Cognitive Load Theory, New York: Springer-Verlag New York (2011).
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Daniel a longtemps été occupé à analyser et concevoir des formations tous azimuts. Il essaie aujourd'hui de faire connaître ses découvertes pédagogiques aux personnes formatrices à la recherche de solutions concrètes.

À propos de l'auteur

Daniel Genest

Daniel a longtemps été occupé à analyser et concevoir des formations tous azimuts. Il essaie aujourd'hui de faire connaître ses découvertes pédagogiques aux personnes formatrices à la recherche de solutions concrètes.

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