Tendances sociétales

Parfois, quitter un doctorat pour une maîtrise est LA BONNE chose à faire

Article plutôt confrontant pour qui veut favoriser la persévérance et la diplomation au doctorat tout en visant la réduction de la durée des études doctorales.

C’est l’histoire d’une doctorante de Virginia Tech, brillante et engagée dans la vie universitaire, qui a choisi d’abandonner son programme de Ph.D. et d’aller chercher une deuxième maîtrise.  Avant de faire ce choix, elle a demandé des conseils et du soutien à son doyen et à plusieurs mentors.  Il lui a fallu 6 ans pour obtenir cette deuxième maîtrise et elle ne regrette pas son choix et le temps qu’il lui a pris pour le mener à terme.

“There is no required timeline for graduate school. And beginning a Ph.D. program should not require that you finish that program,” she said. “Many students are still very young and exploring what they like to do. You’re not signing your soul away when you sign up for a program. Those five or so years aren’t set in stone, and there’s a reason for that.” […]  “You’re not indebted to anyone. It’s all part of the experience.”

Elle conseille à toutes les doctorantes et doctorants de se sonder régulièrement afin de renouveler, ou pas, leur choix de faire un Ph.D.  En anglais, on utilise l’expression « mastering out » pour le fait qu’un étudiant abandonne son Ph.D. pour une maîtrise.  Il n’y a pas d’équivalent en français.  L’auteure de l’article, Colleen Flaherty, mentionne qu’il n’y a pas de données nationales sur ce phénomène alors que 50 % des doctorantes et doctorants ne terminent pas leur Ph.D.  Par ailleurs, il semblerait que cette expression a une connotation négative et que plusieurs lui préfèrent « mastering in », ce qui traduirait un changement d’attitude envers ce phénomène.  On reconnaît de plus en plus que le choix de faire des études doctorales n’a pas toujours été bien évalué, que la conciliation famille-études a été sous-estimée, que les perspectives d’emploi avec une maîtrise sont très attrayantes…

Selon la présidente du Council of Graduate Schools, le diplôme de maîtrise constitue un très beau diplôme qui ouvre bien des portes à des carrières satisfaisantes.

Pour le vice-recteur adjoint à la recherche et doyen de l’École des études supérieures de la Southern Illinois University, la maîtrise n’est plus perçue comme un prix de consolation mais plutôt comme un diplôme que les employeurs recherchent.

The Bureau of Labor Statistics projects that employment in master’s-level occupations is projected to grow by almost 17 percent between 2016 and 2026, the fastest of any education level, Weinberg noted. And many recent employees without a master’s are returning to school as “a pathway to promotion and raises.”  

Selon les données recueillies par le Council of Graduate Schools, les inscriptions et les octrois de diplômes de maîtrise ont augmenté de 10 % au cours des 10 dernières années et 84 % des diplômes octroyés aux États-Unis sont des maîtrises.

Source – Flaherty, Colleen.  Mastering out . Inside Higher Ed.  5 août 2019.

Le déficit de compétences (skill gap) serait en fait un déficit de connaissances mutuel (awareness gap)
Enquête internationale sur la profession universitaire : quelques réponses de professeures et professeurs canadiens
+ posts

À propos de l'auteur

Sonia Morin

Laisser un commentaire