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Un peu de justice réparatrice dans le traitement des délits académiques

La professeure Martine Peters a posté sur la page facebook de son groupe de recherche sur l’intégrité académique, le GRIA, un lien vers un article sur trois institutions d’enseignement supérieur de l’Alberta qui recourent à des éléments de la justice réparatrice pour traiter des délits académiques.  En effet, l’Université d’Alberta, l’Université MacEwan et le NAIT (Northern Alberta Institute of Technology) ont adapté leur réglementation relative à la fraude académique de manière à y intégrer la notion de réparation des torts causés.

De l’avis d’un des professionnels travaillant au NAIT, M. Whitton, cette approche a le mérite de sensibiliser et de responsabiliser les étudiants quant aux conséquences de leurs actes et de les éloigner du réflexe de trouver des moyens de ne pas se faire prendre, un comportement qu’induit en général une approche uniquement punitive. Pour le coordonnateur de l’intégrité académique de l’Université MacEwan, la justice réparatrice est plus en lien avec la mission d’enseignement que ne l’est un processus réglementaire et disciplinaire.  Mais, selon Deb Eerkes, directrice du Student Conduct and Accountability Office de l’Université d’Alberta, le recours à des éléments de la justice réparatrice n’exclut pas la sanction des délits mais il la recadre dans une approche globale et collective.

Il y a dans cette approche des liens à faire avec le modus operandi développé par l’Institut international de recherche et d’action sur la fraude et le plagiat académique (IIRAFPA) sous la présidence de la professeure Michelle Bergadaà, qui a fait l’objet de l’article L’examen du plagiat et de la fraude académique dans une logique de la conséquence paru dans le Perspectives SSF de mars 2018.

Note – Le livre cité dans l’article de Doug Johnson : Reframing Campus Conflict Student Conduct Practice Through a Social Justice Lens (2009) de Jennifer Meyer Schrage semble très intéressant.

Source –   Johnson, Doug.  MacEwan University Is the Latest Edmonton Post-Secondary Institution to Apply Restorative Justice Theory to PlagiarismVUE Weekly. 12 septembre 2018.

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Sonia Morin

2 Commentaires

  • La piste est fort intéressante en effet dans le contexte de la mission d’enseignement. Je me demande par contre concrètement à quoi on fait référence. Quel serait un exemple de réparation pour les situations de plagiat ou de tricherie lors d’un examen, par exemple?

  • Probablement que la réparation ne doit pas seulement concerner les auteurs plagiés .
    Le plagiat constitue une faute qui remet en cause la légitimité de l’institution éducative et aussi l’égalité de traitement entre les élèves et les étudiants.

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