Formation continue

Rapport Germinet : deux ans et demi plus tard

Deux ans et demi après la publication du rapport Germinet et de deux appels à manifestation visant à mobiliser les universités au niveau de la formation continue en France , « le constat est mitigé »,  conclut François Germinet, président de l’Université de Cergy-Pontoise et auteur du rapport. L’objectif d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2020 « ne sera pas atteint ».

Selon lui, « Il aurait fallu embrayer sur un appui politique vis-à-vis des entreprises, organiser des réunions au ministère par branche professionnelle pour que les besoins des uns et des autres se rencontrent. Cela ne s’est pas fait, et c’est ce qui explique en partie que la formation continue ne s’est pas développée comme elle aurait dû. »

Rappelons que 21 établissements ou regroupements universitaires ont obtenu un financement pour développer leur offre et 30 postes ont été attribués aux 12 premiers lauréats de l’appel à manifestation.  Malgré le constat peu optimiste de Monsieur Germinet, EducPros.fr a tenu de souligner les initiatives de 4 universités.

Université d’Angers

Le rapport Germinet, et plus particulièrement l’appel à manifestation d’intérêt, a été pour l’Université d’Angers l’occasion de franchir une nouvelle étape de son développement qu’elle planifiait déjà depuis quelques années. L’Université s’est mobilisée en 2017 autour d’un nouveau projet stratégique de formation continue, avec l’objectif de doubler le chiffre d’affaires d’ici à 2021. « Nous avons souhaité implémenter une grille d’analyse et de lecture commune. Composante par composante, nous avons élaboré avec les directeurs une feuille de route pluriannuelle 2017–2021 sur le calendrier du contrat quinquennal, en essayant d’avoir une estimation prévisionnelle du chiffre d’affaires », explique Thierry Latouche, directeur de la formation continue. L’Université d’Angers a décidé d’allouer les 2 postes attribués à celui d’enseignant-chercheur sur le Big Data (thématique que souhaite développer l’université en formation continue) et à un poste sur la commercialisation numérique de l’offre.

Université Côte d’Azur

L’Université Côte d’Azur est un regroupement d’établissements d’enseignement supérieur récemment créé sur la Côte d’Azur. En janvier 2016, l’Université Côte d’Azur a remporté le prix «IDEX» du gouvernement français pour son projet UCA-JEDI, qui l’a placée parmi les 10 meilleures universités françaises de classe mondiale. L’attribution de trois postes a permis de créer le 1er janvier 2018 un service dédié à la formation intra-entreprise de haut niveau. Le chiffre d’affaires devrait atteindre 110 000 euros pour la première année, 200 000 euros en 2019 et 400 000 euros en 2020. Pour la rentrée 2018, 11 diplômes universitaires en formation continue devraient être ouverts.

Université de Strasbourg

L’Université de Strasbourg a généré 11,2 millions de chiffre d’affaires en 2017 en formation continue. Le service de formation continue compte 55 personnes. Environ 800 formations sont offertes chaque année. L’Université de Strasbourg a choisi d’allouer les 2 postes attribués à l’analyse des coûts. « Pour gagner des ressources externes, il faut maîtriser l’analyse des coûts », explique le directeur Marc Poncin. « Dans le cadre de notre développement, nous voulions nous outiller pour approfondir ce pont précis et sécuriser nos comptes». Par ailleurs, l’Université souhaite mener une réflexion sur le statut même du service, confronté souvent à différents freins juridiques et économiques. « Par définition, le service fonctionne avec le Code du commerce et le Code du travail, alors que l’université fonctionne avec le Code de l’éducation, ce qui complique l’identification et la gestion des coûts. Aujourd’hui, nous n’avons pas la possibilité d’être dans une position d’entreprise, nous sommes un peu bloqués en termes de levier de développement. » explique le directeur.

Sorbonne Université

Sorbonne Université est née le 1er janvier 2018 de la fusion de l’Université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) et Paris-Sorbonne.  « La stratégie développée a été de prolonger ce qui se faisait déjà à l’UPMC, à savoir considérer la formation continue comme un enjeu de développement de l’image de marque de Sorbonne université ». explique Alain Gonzalez, directeur de la formation continue.  Sorbonne Université a choisi de répondre aux besoins des entreprises en proposant des stages courts, de haute qualité, allant de trois à 30 jours.  Ce qui représentait 20% de l’offre de formation continue en 2015 a aujourd’hui augmenté à 30%.  Sorbonne Université a choisi aussi de cibler les anciens diplômés pour son offre de stage. « Nous pensons qu’au-delà des dons aux fondations, nos anciens, notamment ceux partis à l’étranger, peuvent aussi avoir besoin de leur université deux, trois ou cinq ans après leur diplôme dans le cadre d’une transition professionnelle, par exemple », souligne le directeur.

Source : Taquet, Morgane, Formation continue universitaire : à chaque établissement sa recette, EducPros.fr, 26 avril 2018

 

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Véronique Tremblay

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