Pédagogique

10 raisons pour lesquelles les étudiants n’aiment pas les travaux d’équipe

Faculty Focus republie une fiche basée sur un article de la chimiste Ann Taylor datant de 2011.  Une de ses classes s’opposait vivement au travail de groupe.  Elle a donc demandé aux étudiants d’indiquer les principales raisons pour lesquelles ils n’aimaient pas cette modalité d’apprentissage. Voici les réponses qui sont ressorties le plus souvent.

  1. Il est difficile de se concentrer lors d’exercices en petits groupes.
  2. Nous sommes toujours pressés.
  3. Les exercices de groupe signifient que nous faisons le travail et que l’enseignant ne le fait pas.
  4. Nous essayons de travailler sur des documents que nous n’avons pas compris lors de la lecture.
  5. Si nous voulons travailler en groupes, nous pouvons le faire par nous-mêmes. En classe, nous souhaiterions que quelqu’un qui comprend le matériel l’explique.
  6. Nous sommes tous confus; travailler en groupe ne fait qu’aggraver la confusion.
  7. Je n’aime pas les gens de mon groupe.
  8. Les membres du groupe ne se présentent pas ou ne contribuent pas.
  9. Nous verrions davantage de matériel si vous donniez un cours.
  10. Je ne peux pas dormir pendant les exercices en groupe. (Weimer, 2017, traduction libre)

Alors que certains enseignants préféreront ne pas avoir à rencontrer ces résistances – ou seront même d’accord avec certains de ces arguments – Taylor explique que la plupart de ces raisons sont précisément ce pourquoi elle favorise l’utilisation judicieuse des travaux de groupes.  Nous avons retenu trois éléments qui justifie sa position:

  • “Le travail en groupe implique les étudiants et les force à travailler avec le matériel. […] Bien sûr, du point de vue des étudiants, c’est plus facile si l’enseignant fournit tous les exemples, soulève toutes les questions, propose et évalue diverses solutions, c’est-à-dire fait tout le travail.”
  • “Apprendre est un processus complexe et ardu (messy). Il en résulte souvent de la confusion, de la frustration, même du désespoir. Si les étudiants n’éprouvent jamais ces sentiments, ils n’éprouveront jamais non plus l’exaltation de finir par vraiment comprendre quelque chose et d’être transformé par ce qu’ils ont appris.”
  • “Dans le monde professionnel, il n’y a guère de carrières où au moins une partie du travail ne se déroule en groupe – pas toujours composé d’amis.  Les individus au sein d’un groupe doivent coopérer, communiquer, déléguer et dépendre les uns des autres.” Ce sont des habiletés qu’il faut apprendre. (Weimar, 2017, traductions libres)

En fin de compte, Taylor utilise le travail en groupe parce qu’elle estime que ça fonctionne:

By the end of the semester, there are improvements in their performance, teamwork and ability to solve problems. And this is what education is about: students’ growth and learning. Our role as educators is not as a performer or entertainer, but as a facilitator who guides students through the challenges of the learning process, whether they like it or not.” (2011, p. 219)

Pour sa part, Weimer rappelle que le travail de groupe n’exclut pas certaines leçons magistrales et que le fait de demander aux étudiants d’expliquer leur opposition à une méthode pédagogique permet à l’enseignant de répondre à leurs préoccupations… même s’ils n’aiment pas les réponses.

Sources – 

Taylor, A. (2011). Top 10 reasons students dislike working in groups … and why I do it anywayBiochemistry and Molecular Biology Education, 39 (2), 219-220.

Weimer, Maryellen, “My Students Don’t Like Group Work“, Faculty Focus, 12 juillet 2017

 

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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