Pédagogique

3 trucs d’improvisateur à intégrer en classe

Beau Golwitzer enseigne l’anglais dans un collège professionnel, mais il pratique également l’improvisation théâtrale.  Dans un article de Faculty Focus, il évoque en quoi son entraînement d’improvisateur nourrit son enseignement.  Ayant moi-même pratiqué l’improvisation pendant plusieurs années, je ne peux qu’approuver et renchérir:

  1. Toujours dire « Oui, et… »: C’est une règle de base en improvisation. On ne refuse pas la proposition d’un autre improvisateur, sans quoi l’histoire que l’on est en train de créer n’avance pas.  Peu importe ce qui est mis de l’avant, on intégre (« Oui ») et on développe davantage (« et… »).  Pour Golwitzer, cette maxime est particulièrement utile en classe lors des discussions de groupe et au moment d’enseigner le remue-méninge.

    « Practicing “yes, and …” while facilitating classroom discussion puts me in an affirmative rather than combative mind-set. I am there to help students tease out their ideas and opinions rather than to tell them they’re wrong. » (Golwitzer, 2016)

  2. La première réponse est la meilleure réponse: Dans le même ordre d’idée, il s’agit d’éviter de se censurer et de modéliser le fait d’aller de l’avant sans nécessairement que la présentation soit parfaite.

    « I encourage students to simply say what is on their minds and to say the first thing on their minds. In this way, the classroom can become an encouraging place to experiment, where students are free to play with new ideas and ways of thinking. » (Golwitzer, 2016)

  3. Improviser autour du plan de cours:  Il s’agit ici pour l’enseignement d’être « à l’écoute », de devenir sensible aux petits indices qui lui indique l’état d’esprit de sa classe.  Puis, Golwitzer lui suggère aller dans le sens de cet état d’esprit plutôt que d’essayer d’imposer des activités pédagogiques prévues si elles ne cadrent pas avec ce qui se passe devant lui…

    « We get caught sometimes stubbornly conducting our lesson plans against a classroom dynamic that has shifted before us, hoping that this dynamic will somehow shift back toward our preference. Instead, wouldn’t it be better to acknowledge the changed dynamic and then make changes to a lesson plan in accord with it? »  (Golwitzer, 2016)

    Cela peut vouloir dire d’allonger le temps d’une discussion prévue initialement pour dix minutes, de laisser intervenir plus longuement un étudiant très connaissant sur un sujet donné ou de laisser carrément tomber une activité prévue.

De manière générale, je retiens que le climat d’ouverture et de flexibilité qui règne dans un match d’improvisation permet de créer un environnement plus créatif parce que l’erreur y est tolérée, voire encouragée.

Source: Golwitzer, Beau, « Improv in the Classroom », Faculty Focus, 29 août 2016

La liberté académique s'applique-t-elle au plan de cours?
Cri de ralliement pour défendre plus activement les sciences humaines
+ posts

À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

1 commentaire

Laisser un commentaire