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Inconduite en recherche : les IRSC divulguent le nom d’une fraudeuse

Selon le billet d’Oransky du blogue Retraction Watch, ce serait la première fois qu’un organisme subventionnaire canadien, ici les IRSC, divulgue le nom d’un chercheur fraudeur et ce, en conformité avec une exigence liée aux demandes de subvention.  En effet, depuis 2012,  les chercheurs qui font une demande de subvention et les étudiants qui font une demande de bourse doivent signer le formulaire Consentement à la divulgation de renseignements personnels, qui permettra, dans le cas d’une violation grave des politiques des organismes et sous réserve des lois applicables, notamment la Loi sur la protection des renseignements personnels, et dans le cas de violation grave des politiques des organismes, de divulguer publiquement 1) le nom du chercheur, 2) la nature de la violation, 3) le nom de l’établissement où a travaillé le chercheur au moment de la violation et 4) le nom de l’établissement où il travaille actuellement.  (extrait du billet Un nouvel appel à plus de transparence dans les cas d’inconduite en recherche au Canada : un pas dans la bonne direction)

Le cas est grave : la chercheuse Sophie Jamal, du Women’s College Hospital et de l’Université de Toronto, a été reconnue coupable de plusieurs inconduites :

  • manipulated study data with the intention of supporting the underlying hypothesis of research studies;
  • intentionally manipulated electronic datasets and presented them as raw data to investigators;
  • falsely accused a research assistant of having carried out the manipulations;
  • failed to correct the errors once the problems were discovered;
  • shared manipulated rather than primary data with colleagues;
  • deleted records that were to form part of WCH’s forensic investigation;
  • failed to retain research data to a standard appropriate to the discipline; and
  • impeded an institutional investigation.

La chercheuse a été bannie à vie de tout programme de financement gouvernemental.  Elle a également démissionné de ses postes de chercheuse.

La divulgation du nom des chercheurs reconnus coupables d’inconduite en recherche n’est pas une pratique très répandue dans le monde de la recherche.  Pourtant, les pressions ne cessent d’augmenter vers plus de transparence, notamment grâce à des sites comme Retraction Watch, qui veille à rendre compte de cas d’inconduite dans la publication scientifique.

Source:

Oransky, Ivan.   Canada funding agency bans researcher for fraud, and in first, reveals her name.  Retraction Watch.  19 juillet 2016.

 

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Sonia Morin

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