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L’« aisance à créer » (maker fluency), véritable raison d’être des makerspaces

Suggéré par Marc Couture, cet éditorial de Rhea Kelly à propos de l’objectif fondamental des makerspaces, ces ateliers nouveaux genres où les étudiants pratiquent l’impression 3D, mais également la coupe laser, les briques Arduino, la construction de robots, etc.

In other words, it’s no longer about making stuff. “The bottom line is that students will begin to apply maker fluencies in many different areas now — but they will also develop abilities they can draw on long term, to solve problems far into the future,” [Kyle] Bowen [director for teaching and learning with technology at Penn State] told us. “We have to realize that the technologies our students will be working with after graduation and beyond haven’t been invented yet. But the fluencies they develop now will serve them for a long time.” (Kelly, 2016)

L’éditorial se base sur une entrevue avec Kyle Bowen dans laquelle il explique la différence entre cette maker fluency, – que l’on pourrait traduire par “aisance à créer” – et la littératie numérique ou technique.  Pour lui, la littératie suppose d’apprendre le quoi et le comment utiliser une habileté.  Il estime que l'”aisance” ou la “maîtrise” suppose aussi une compréhension du “quand” et du “pourquoi” utiliser cette forme de pensée.  La maker fluency qu’il défend inclut la créativité, le travail d’équipe, le développement de solutions.  Il va sans dire qu’il s’agit de compétences qui ne sont pas réservées seulement aux futurs ingénieurs, mais bien à toutes les disciplines :

Maker fluency is a combination of different types of activities — creativity, collaboration, solutions development… The opportunity here is to develop, inside our students, these types of maker fluencies so that they can be applied as part of coursework, as part of entrepreneurship, or as part of undergraduate research. These are ways students can develop 21st century skills that enable them to solve problems now and in years to come.” (Bowen, cité dans Grush, 2015)

En fin d’entrevue, Bowen indique deux façons dont l’intégration de cette “aisance à créer” pourrait changer l’apprentissage:

  1. Tout étudiant, quelque soit son habileté technique, devrait être en mesure de bâtir un prototype de l’invention qu’il veut développer.  Un professeur devrait pouvoir donné comme travail ou devoir d’inventer quelque chose.  On cherche à ce que les étudiants soient capables de trouver des solutions aux problèmes qui surviendront.  [NLDR: On peut penser que de tels problèmes apparaissent forcément en passant de la conceptualisation à la réalisation.]
  2. Il faudra repenser l’évaluation pour noter le processus de création plutôt que le résultat physique. L’idée est de permettre aux étudiants d’échouer à répétition et de trouver constamment de nouvelles solutions créatives aux problèmes qui surviennent.

Sources:
Grush, Mary, “Rethinking the Makerspace“, Campus Technology, 1er décembre 2015
Kelly, Rhea, “It’s Not About Making Stuff“, Campus Technology, 10 mars 2016

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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