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Le nombre des stagiaires postdoctoraux en déclin

Il y a 15 ans, la revue Science avait alerté la communauté des sciences biomédicales que les attentes non comblées des stagiaires postdoctoraux en matière de carrière allaient devenir un problème. En effet, selon les auteurs de l’article1, la perception que le stage postdoctoral est un cul-de-sac professionnel parce qu’il ne débouche pas sur un poste de professeur chercheur, éloignera les stagiaires postdoctoraux. À l’époque, les auteurs ont proposé de créer un poste de chercheur qui serait un jalon dans une carrière scientifique, un poste avec des conditions de travail décentes : salaire à l’avenant, perspective d’une carrière à long terme en recherche mais sans la possibilité de devenir professeur. À défaut de cette solution, les auteurs craignaient que les diplômés de doctorat désertent le monde de la recherche universitaire et, par le fait même, nuisent considérablement à la capacité de maintenir et de renouveler la main d’œuvre scientifique.

Le temps leur semble leur avoir donné raison, car, un article du numéro d’octobre 2015 The FASEB Journal rapporte qu’après 3 décennies de croissance, le nombre de stagiaires postdoctoraux en sciences biologique et médicales a commencé à décroître. De 2010 à 2013, on note une décroissance de 5,5%, autant chez les hommes que les femmes, autant chez les citoyens américains qu’étrangers. Les auteurs reconnaissent toutefois qu’il faut être prudent, car il y a absence de données exactes sur la situation des stagiaires postdoctoraux aux États-Unis.

As last year’s National Academies report, The Postdoctoral Experience Revisited, notes, “[n]o single data source measures the entire population of postdocs, and some parts of the population are not systematically measured at all.” By its estimate, 60,000 to 100,000 postdocs are at work in the U.S.

The data for the October article come from the National Science Foundation’s Survey of Graduate Students and Postdoctorates in Science and Engineering (GSS), which, as the article acknowledges, provides an incomplete count of the nation’s postdocs. Nonetheless, the change that the article records very probably indicates that something real is happening, because the methodology of the GSS is relatively consistent from year to year. Moreover, the drops occur in every one of four consecutive years, and each exceeds the preceding one in size.

D’où vient la décroissance observée? Selon le rapport de 2014 des U.S. National Academies (The Postdoctoral Experience Revisited)…

“[A]n increasing fraction [of postdocs] end up in nonacademic or non-research careers that do not require the years of advanced research training provided by the postdoctoral position,” it states, and “the sacrifices made by postdoctoral researchers in salary and benefits are not compensated later in their careers” outside of academe. Ex-postdocs who take nonacademic employment start out earning less than contemporaries who took jobs right after their Ph.D.s, and their incomes never catch up. “Employers appear to be sending a signal that the time spent in postdoctoral research is not valued in many job markets,”

Est-ce à dire que le message tant répété ces dernières années (s’ouvrir à d’autres carrières que celle de professeur chercheur) a finalement été entendu? On dirait bien.

Le prix à en payer sera-t-il celui de manquer de « main d’œuvre » hautement qualifiée pour réaliser les projets de recherche universitaire? Les auteurs reviennent avec leur idée de créer des carrières dans le monde scientifique universitaire qui soient attractives…

Et qu’en est-il au Canada?

1   Susan Gerbi (Brown University); Howard Garrison (Federation of American Societies for Experimental Biology – FASEB); and John P. Perkins, décédé depuis *University of Texas Southwestern Medical Center)

Source: Lieff Benderley, Beryl. The case of disappearing postdocs. Science Careers – Science. 9 décembre 2015.

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Sonia Morin

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