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Quelles compétences après le diplôme? Des universités françaises l’explicitent

Relayé par ma collègue Sonia Morin.  Université de Saint-Etienne, Université de Lille, Université Joseph-Fourier (UJF) à Grenoble: dans ces quelques établissements, on a commencé à “traduire l’ensemble des diplômes […] en listes de compétences. Cela prendra la forme de guides expliquant ce que les étudiants savent faire à la sortie de leur cursus. On y lira, par exemple, qu’à l’issue d’une licence de génie civil on sait mettre en place le plan d’installation d’un chantier, implanter un ouvrage (un bâtiment ou une route, par exemple) en utilisant des repères topographiques, etc.”

On cherche ainsi à répondre aux besoins des entreprises, évidemment (“Que l’université veuille former des étudiants plus rapidement opérationnels, en phase avec l’évolution du marché, est « une bonne nouvelle » pour les entreprises…“), mais aussi aux questions des parents (“Que feront nos enfants après des études chez vous ?”) et aux incertitudes des diplômés (“…C’est pour cela que cette réflexion autour du thème “Qu’est-ce que je sais faire ?” est importante. Cela doit les amener à prendre conscience qu’ils ont des compétences et qu’ils ne doivent pas se précipiter sur n’importe quel poste et n’importe quel salaire.“)  Pour Daniel Filâtre, recteur de l’académie de Grenoble:

« Nous le devons à nos étudiants. Pendant longtemps, l’université a considéré que l’important était qu’ils aient un bon diplôme. L’insertion n’était pas une obsession : “Après tout, qu’ils se débrouillent !” Aujourd’hui, on ne peut plus prendre la question de cette façon. »

À terme, il pourrait s’agir d’un profond changement de paradigme, puisque toute la pédagogie devrait en être affectée:

“Le changement à l’œuvre, s’il est profond, sera donc délicat à conduire. D’autant que l’approche par compétences doit, à terme, conduire à « un changement de paradigme pour la pédagogie universitaire », prévient le recteur Filâtre : l’université continuera de transmettre des connaissances, mais elle ne pourra plus se contenter de ce modèle « mécanique » fondé sur « la reproduction ». Penser compétences suppose de repenser la formation en profondeur, dit-il. « On ne peut penser compétences sans en tirer les conséquences sur la manière de faire cours et sur l’évaluation », constate Joëlle Aubert [vice-présidente de l’UJF].”

Source: Floc’h, Benoît, “Des universités traduisent leurs diplômes en listes de compétences, pour faciliter l’embauche“, Le Monde – Campus, 1er juillet 2015

 

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Jean-Sébastien Dubé

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