Pédagogique Technologique

La «classe nomade» : une version originale de l’approche de classe inversée?

Découverte par mon collègue Marc Couture qui me disait qu’il s’agit d’une application originale de l’approche de «classe inversée», j’ai lu avec intérêt «My Nomadic Class», récit d’expérience du professeur Fisher.

Résumé

Au semestre dernier, las de devoir enseigner entre quatre murs de béton, Thomas Fisher (professeur d’architecture à l’Université de Minnesota) propose à ses étudiants «d’inverser la classe» et de tenir les séances de cours en dehors des murs habituels.

Pour Fisher, l’idée est pédagogiquement solide puisque le cours porte sur les façons dont le patrimoine bâti reflète et influence ceux qui y évoluent. Découvrir «in vivo» comment l’environnement physique joue un rôle sur ce que nous sommes, pensons, faisons, apprenons, a donc du sens.

1er constat: Les étudiants ont tout de suite été motivés par l’idée de «sortir de la classe pour faire classe». Ils ont même demandé à prendre en charge le choix des lieux où se tiendraient les séances de cours. Il faut préciser qu’il avait été décidé au départ que ces lieux resteraient dans l’enceinte du campus, question de faciliter la tenue des séances et de ne pas nuire aux autres cours.

2e constat: Au niveau des apprentissages, le changement de lieu a joué à la manière d’un truc mnémotechnique et favorisé la rétention des concepts qui ont été associés au lieu particulier où la matière a été abordée. Tout naturellement, au fur et à mesure que le cours  se donnait, l’enceinte entière du campus universitaire est devenue pour les étudiants comme leur «palais de mémoire».

3e constat: Les différents lieux approchés pour tenir cours ont accepté d’accueillir ou à tout le moins ont toléré la présence de notre «classe nomade». Un seul lieu sur le campus a refusé de les accueillir. Il a été découvert que le campus universitaire regorge d’espaces créatifs où il fait bon apprendre, discuter, collaborer et ces lieux sont très rarement des classes réelles.

Conclusion
L’expérience de «classe nomade» a été positive pour tous.  Bien qu’elle ne soit peut être pas reproductible dans tous les contextes (pour les cours en ligne ou avec de grands groupes), selon le professeur Fisher elle révèle que :

  • les étudiants ont un grand besoin de s’impliquer et de participer à leurs cours;
  • les lieux privilégiés pour apprendre sont généralement de vastes espaces, chaleureux, lumineux, confortables, parfois même achalandés ce qui permet à d’autres personnes de se joindre au groupe et de contribuer à enrichir le contenu;
  • l’enseignement en face-à-face permet d’apprendre de façon agréable et amusante, si on reste ouvert à la façon dont les étudiants semblent vouloir apprendre.

Des conclusions qui se rapprochent de certains des piliers établis dans l’approche de «flip learning».

Source:

Fisher, Thomas, «My Nomadic Class», The Chronicle of Higher Education, 15 avril 2015.

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Veilleuse pendant plus de 10 ans, mes recherches et sujets d'intérêt tournaient autour des multiples usages de la vidéo à des fins d'enseignement et d'apprentissage. Je resterai, même à la retraite, fidèle lectrice de ce blogue qu'est L'Éveilleur!

À propos de l'auteur

Francheska Gaulin

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