Cycles supérieurs

PhD : évaluation de la thèse et de la soutenance

L’évaluation d’une thèse fait appel à des évaluateurs experts de la question de recherche de partout dans le monde, exposant du coup ces experts à différents processus d’évaluation qui les amènent à se poser la question de ce qui fonctionne. C’est le cas du professeur Terry Lovat, de la University of Newcastle (Australie), qui a voulu comparer ce qui se passe dans son pays et ailleurs dans le monde.

Les trois agences de recherche australiennes ont financé deux projets (2003 et 2013) sur le processus d’évaluation doctorale en Australie qui, il faut le savoir, ne comprend pas de soutenance. La thèse est acheminée à deux ou trois évaluateurs externes à l’université, lesquels rédigent un rapport individuel et assignent une recommandation parmi un choix pouvant varier entre quatre et neuf possibilités. Les rapports sont ensuite confiés à un comité interne à l’université qui calibre le résultat final.  À moins d’une circonstance extraordinaire, le doctorant ne participe pas au processus d’évaluation. Enfin, un comité central, présidé par un doyen des études supérieures ou un vice-recteur à la recherche, rend une décision finale.

Les projets ont soulevé un certain nombre d’enjeux qui pourraient potentiellement causer des difficultés :

a)       l’absence de standards dans la manière dont les universités australiennes structurent l’évaluation;

b)       les façons personnelles dont les experts évaluent une thèse;

c)       l’absence d’occasions pour les experts de modérer leur rapport et le calibrer pour un rapport de groupe;

d)       la difficulté croissante de trouver des experts compte tenue de la massification de la formation doctorale;

e)       l’absence d’un sentiment de fin, de conclusion (closure) pour les doctorants qui ne peuvent répondre en personne aux commentaires et évaluations des experts.

De ces enjeux est né l’intérêt pour la soutenance, une étape que la Nouvelle-Zélande a ajoutée à son processus d’évaluation.

Interviewés sur la soutenance, des évaluateurs néo-zélandais, britanniques et australiens ont exprimé des sentiments mixtes. Les Britanniques estiment que la soutenance est précieuse parce qu’elle offre aux doctorants un sentiment d’avoir terminé avec succès quelque chose d’important. La plupart des évaluateurs croient que le processus avec soutenance est préférable, car il répond au besoin des évaluateurs de modérer et de calibrer leur rapport d’évaluation et au besoin des doctorants d’expérimenter un sentiment de fin, de conclusion. Par contre tous ont admis que la soutenance n’avait pas changé leur opinion sur la qualité de la thèse.

Un petit nombre d’évaluateurs britanniques ont noté des difficultés avec la soutenance : la réunion du jury entraîne des coûts en temps et en argent, et ces coûts sont en croissance puisqu’il y a de plus en plus de doctorants; les délais pour la diplomation sont plus longs; les évaluateurs australiens pourraient être moins rigoureux dans l’évaluation de la thèse écrite sachant que leur rapport d’évaluation ne serait plus public, car les rapports d’évaluation australiens sont publics..

Le professeur Lovat souhaite pour l’Australie le meilleur des deux processus : [o]n the one hand, a definitive and publicly available report would be required from each examiner while, on the other hand, the viva would offer the opportunity for discussion between examiners with a view to any necessary moderation and-or calibration, as well as offering candidates the opportunity to experience a more complete sense of closure.

Source –Lovat, Terence. Doctoral examination – What works? University World News. 31 octobre 2014.

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À propos de l'auteur

Sonia Morin

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