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À qui revient la propriété intellectuelle des MOOC?

Voici des articles du Inside Higher Ed qui ne manqueront pas de susciter bien des discussions.  Alors qu’il est généralement admis que les professeurs conservent la propriété intellectuelle des contenus de cours qu’ils préparent s’ils changent d’institution, qu’en est-il des MOOC où les universités investissent parfois plusieurs milliers de dollars en frais d’équipements, en production audiovisuelle, ainsi qu’en soutien pédagogique:

“There’s a cluster of individuals — a village — that works with each faculty member,” [Robert A.] Lue [faculty director at HarvardX] said, listing media specialists, instructional designers and students. “What that village really represents is the beginning of a symbiosis across the entire institution that ultimately represents an ecosystem for how we can think about creating exciting learning experiences not only at scale, but also for our students on campus.”

Les fournisseurs commerciaux (Coursera, etc.) suivent les règlements de chaque université, mais que disent ces règlements?

Au MIT, la solution se présente comme suit: « If faculty members who have created MOOCs with significant use of MIT’s resources leave MIT, they still own their rights to teach their course elsewhere, though without the produced recordings. MIT keeps that footage, as well as a license to continue the MOOC based on the course materials it helped produce. » [nos emphases]

Un article similaire existe à Harvard: « If the university’s “involvement in the creation and development of copyrighted materials is more than incidental,” however, Harvard and the faculty member should share the rights. »

Cependant à l’Université Duke, les MOOC sont considérés comme des cours en présentiel.  La professeure Cathy Davidson qui y enseignait, se dirige vers l’école des études supérieures de la City University de New York (CUNY).  Elle présente la situation en ces termes: « “I own my own course content,” Davidson said in an email. “No one at Duke (or anywhere) can teach with my videos without my permission. I can reuse my videos and course materials at CUNY, but need to acknowledge that they were produced at Duke.” » [notre emphase]

À Princeton, la situation est plus complexe:

« …Who owns the content? In Princeton’s case, that question is further complicated by two university-specific policies adopted when a similar debate about courseware raged years ago.

According to the Rules and Procedures of the Faculty, faculty members at Princeton own the rights to any materials they produce unless funded by the institution, but they need approval from the dean to teach at a different institution. A Coursera course, then, could arguably fall under either policy.

[…] [Edward W.] Felten, professor of computer science and public affairs, said. “One can create high-tech course materials that use video and interaction with a computer, and that can be like the 21st-century version of a textbook. What this means is when it comes to the course materials that are used for teaching, those materials are more like writing, and therefore the intellectual property in the materials would be treated like a textbook.” » [nos emphases]

Un MOOC est-il davantage comparable à un manuel du 21e siècle appartenant au professeur qui l’a écrit ou plutôt le produit multimédia d’un “village” de concepteurs associés à l’institution, dont le professeur est le maître d’oeuvre?  De bonnes discussions à venir…

Sources:
Straumsheim, Carl, « Still Questioning the Model », Inside Higher Ed, 21 février 2014
Straumsheim, Carl, “When MOOC Profs Move“, Inside Higher Ed, 18 mars 2014

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Jean-Sébastien Dubé

2 Commentaires

  • Toutes ces histoires de propriétés intellectuelles sont tout de même un peu incongrues. Les profs pour lesquels ce serait “admis” que ce qu’ils ont produit leur appartient n’ont généralement inventé que la forme et un tout petit petit peu de contenu, mais ils tiennent quasiment tout de ceux qui les ont précédé. Il n’y a pas de quoi en faire un fromage. Et le pire c’est qu’on perd un temps fou avec ces coquetteries mal placées. Tant mieux pour ceux qui ont du talent et de l’énergie pour produire, de toute façon ils sont payés par leurs institutions, et pas trop mal. Tout va bien. Qu’ils donnent ce qu’ils ont reçu au monde et on les en remercie.

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