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Le gouvernement français se lance dans les MOOC avec 12 M d’euros

Suggéré par Sea Kim.  Le Ministère français de l’enseignement supérieur et de la recherche financera et appuiera une plateforme MOOC dans le cadre de l’initiative France Université numérique (FUN).  « L’objectif de ce plan université numérique : faire en sorte que chaque étudiant ait accès à des cours en ligne d’ici cinq ans et pouvoir obtenir à terme une certification et, pourquoi pas, un diplôme. » […] « FUN aidera à définir ce que peuvent être des cours et des validations en ligne, à les mettre en place, à mieux faire connaître les bonnes pratiques des établissements… “L’idée, c’est vraiment d’encourager les initiatives et qu’elles soient reliées sur la même plateforme”, explique la ministre [Geneviève Fioraso]. »(Brafman, 2013)  La plateforme sera déployée par l’Institut national de recherche en informatique et automatique (INRIA) pour une entrée en fonction dès janvier 2014.

“Ces cours (non-diplômants) seront accessibles via Internet sur ce site national : france-universite-numerique.fr . Celui-ci hébergera une vingtaine de cours numériques en ligne réalisés par une vingtaine d’établissements d’enseignement supérieurs (universités, école d’ingénieurs).
Les inscriptions en ligne débuteront le 28 octobre 2013. La “rentrée universitaire” pour ces cours débutera en janvier 2014. A priori, 22 cours seront ouverts aux inscriptions. Ils couvrent sept domaines : environnement (2), juridique (3), management (2), numérique et technologie (6), santé (4), sciences (3) et sciences humaines (2).” [notre emphase, Bergé, 2013]
Des sommités dans leurs domaines respectifs ont été recrutées pour bâtir ces cours: ainsi Cédric Villani, mathématicien détenteur de la médaille Fields (équivalent du prix Nobel) prépare deux MOOC (un cours d’introduction et un cours avancé), tandis que l’on nomme Avner Bar-hen, de Sorbonne Paris Cité, pour les fondamentaux des statistiques en sciences et Pascal Da Costa de l’Ecole Centrale Paris pour un cours sur le développement durable.

« …FUN disposera d’un fonds de financement spécial à travers une fondation – 12 millions d’euros, par vagues successives, seront alloués. Si rien n’est imposé, il faudra néanmoins que chaque projet proposé soit créatif. Il s’agit d’aller au-delà du professeur qui parle derrière son micro…Au-delà des étudiants, c’est toute la formation professionnelle qui est visée […] Enfin, le ministère vise évidemment tous les pays francophones. Là encore, l’enjeu est gigantesque. En sciences et en technologies, par exemple, les élites africaines envoient aujourd’hui leurs enfants dans des universités anglo-saxonnes.» (Brafman, 2013; nos emphases)

Sources:

Bergé, Frédéric, « L’État soutient une plate-forme ouverte de cours d’université sur Internet », 01Net, 2 octobre 2013

Brafman, Nathalie, « L’université française passe de l’amphi au cours en ligne», Le Monde, 2 octobre 2013

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Jean-Sébastien Dubé

2 Commentaires

  • Proposé par Francheska: Dans la foulée de ce lancement, HEC Paris (qui contribuera au projet FUN) annonce deux MOOC sur plateforme Coursera pour le début de 2014. Revendiquant le titre de “première Business School en France à se lancer dans les MOOC”, HEC Paris offrira des cours sur le droit européen (anglais) et la finance d’entreprise (français).
    http://www.itespresso.fr/cours-en-video-net-hec-paris-lance-ses-premiers-moocs-coursera-68609.html

    On apprend notamment aussi que le projet FUN vise un catalogue de 300 cours d’ici trois ans…

  • Francheska me suggère l’excellent blogue de Mathieu Cissel (doctorant spécialisé dans les MOOC) où ce dernier se fait porte-voix des principales récriminations face au projet: http://blog.educpros.fr/matthieu-cisel/2013/10/04/mooc-lancement-de-la-plate-forme-nationale-ca-va-etre-fun/

    Outre le problème du nom de la plate-forme – l’acronyme FUN ne fait pas particulièrement sérieux, Cissel évoque celui du financement:

    “…Si des appels à projets sont lancés, comment trier le bon grain de l’ivraie? Tout s’appelle MOOC en ce moment, et la qualité des différentes propositions est pour le moins hétérogène ; or nous sommes trop en retard vis-à-vis des américains pour nous permettre de gaspiller le denier public. L’image de la France à l’international est en jeu après tout, et il s’agit d’apporter une réponse à la hauteur de l’enjeu.”

    Il faudra cependant un des commentateurs de son billet pour rappeler le défi pédagogique que représente les MOOC:

    “Pour ma part, passer du format matériel (je parle deux heures en sollicitant de temps à autres les élèves) au format immatériel (je parle par segments courts, sans contact direct avec les élèves, et en resserrant grandement mon propos) a requis un travail rhétorique qui, bien que stimulant, a pris un temps certain. je connais nombre d’enseignants qui risquent d’avoir du mal à se plier au format. […] …[J]e me demande comment former les enseignants à cette nouvelle façon d’enseigner. Et je me dis que certains des professeurs que j’ai eus, bien qu’excellents, passeront mal dans un format MOOC.” (David Meulemans)

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