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Au Royaume-Uni, les professeurs d’universités obligés de déclarer leurs qualifications à enseigner

En août dernier, les universités britanniques envoyaient des courriels aux membres de leurs personnels enseignants demandant de préciser quelles qualifications ces derniers avaient pour enseigner.  Ces données seront rapportées à la Higher Education Statistics Agency (HESA). Par cette opération, l’objectif du gouvernement britannique est de permettre aux futurs étudiants de choisir leurs universités en ayant une idée des qualifications du personnel enseignant.  D’après un porte-parole du Department of Business, Innovation and Skills:

 “We want students to have access to a range of information that will help them make the best choices of course and university…We think [teaching qualifications data] is information that prospective students may want to consider when choosing their courses.”

Pour le moment, les données recueillies par la HESA via les universités sont anonymisées.  On vise à publier un portrait de l’ensemble des institutions pour la première année de collecte. Toutefois, les professeurs s’inquiètent de ce que cette déclaration ne mène éventuellement à une obligation de qualification pour enseigner.  Au Royaume-Uni, ces qualifications sont validées par la Higher Education Academy (HEA).

Un chercheur et chargé de cours d’Oxford interrogé par le journaliste s’offusque du fait que la HESA ne tienne pas compte de ses quelques 25 années d’expérience à enseigner, mais seulement des formations et des accréditations qu’il aurait reçues.  Il est donc considéré comme non-qualifié.

Rappelons que les frais de scolarités au Royaume-Uni ont connu une augmentation importante ces dernières années.  Toutefois, selon un ancien Secrétaire d’était à l’éducation sous Tony Blair, M. Charles Clarke, elles utilisent ces fonds additionnels principalement pour financer la recherche.

Dans ce contexte, est-il surprenant que la nouvelle directrice administrative de HEA considère qu’il est “essentiel que ceux qui enseignent à nos étudiants soient qualifiés pour le faire et aient les habiletés appropriées» [traduction libre].  Elle poursuit: « “For new academics this might mean working towards fellowship of the HEA through a ‘new to teaching’ accredited programme, which many higher education providers offer” »  En novembre 2011, un sondage de la HEA avait démontré que 70 % des universitaires britanniques interrogés ne voulaient pas de formations obligatoires.

Sources:

Grove, Jack, « State puts weight behind teaching qualification data », Times Higher Education, 29 août 2013.

Morgan, John, « Universities not focusing on teaching, says ex-minister », Times Higher Education, 24 septembre 2013.

Sheldon, Anthony, « The best place to learn teaching is on the job », Times Higher Education, 19 septembre 2013.

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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