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Une pétition pour rappeler aux universités leur devoir de responsabilité quant à la valeur des diplômes qu’elles délivrent

Jean-Noël Darde est bien connu dans la sphère de la lutte antiplagiat en France.  Son blogue Archéologie du “copier-coller”  fait état de nombreux cas de plagiat dans les thèses et de la lenteur de certaines universités à les traiter. Sa dernière dépêche contient la pétition suivante.

À quelques jours de la conclusion des Assises de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les universitaires et les chercheurs soussignés estiment de leur devoir de rappeler que l’université doit pouvoir garantir la légitimité des diplômes qu’elle délivre. En particulier, elle doit veiller à ce que le plagiat dans les mémoires, les thèses et les publications scientifiques ne puisse discréditer la qualité des formations proposées et de la recherche française.

À ce titre, les communautés universitaire et scientifique doivent agir de concert contre toutes les formes de plagiat. Elles doivent le faire non seulement par la prévention mais aussi au cas par cas par des sanctions adéquates contre les plagiats avérés. La responsabilité des universités ou des organismes de recherche doit pouvoir être engagée quand les plagiats, fraudes et tentatives de fraude attestés ne font pas l’objet de telles sanctions. L’obligation de leur sanction pèse sur tous les établissements d’enseignement supérieur et organismes de recherche.

Un certain nombre de cas analysés par notre collègue Jean-Noël Darde (Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 8 Saint-Denis) sur le blog Archéologie du Copier-coller font craindre que des manquements graves à la déontologie universitaire en matière de recherche et de délivrance des diplômes n’aient été commis dans son université, aussi bien par des doctorants que des enseignants-chercheurs, sans que les mesures qui s’imposaient aient été prises à ce jour. Une commission d’enquête offrant toutes les garanties d’impartialité devra vérifier l’authenticité des documents présentés sur ce blog, les articles qui y sont mis en ligne paraissant établir une situation particulièrement accablante.

L’Université Paris 8 n’est pas la seule concernée par le phénomène du plagiat, loin de là. De telles situations méritent une attention particulière, au risque de laisser se gangrener une partie de la recherche universitaire et scientifique. S’il se confirmait, dans cette université ou ailleurs, que des plagiats ont pu se produire, en connaissance de cause et au mépris de l’éthique universitaire, seul le prononcé de sanctions adaptées mettrait fin à ces pratiques intolérables qui nuisent au bon fonctionnement de la recherche, tant du point de vue de l’évaluation de ses acteurs que de la qualité scientifique des productions universitaires.

La sauvegarde de la liberté de la recherche et de la liberté académique dépend de la qualité des diplômes, des publications et des productions. Laisser ces dossiers en l’état ne pourrait qu’aggraver une situation qui tend à laisser penser que l’Université française, persistant dans l’ignorance de l’ampleur du phénomène du plagiat, a renoncé à défendre un niveau d’excellence indispensable pour tenir son rang aux niveaux européen et international.

En quelques heures, la pétition a recueilli de nombreuses signatures de professeurs, de maîtres de conférence, de chargés de cours, de gestionnaires de laboratoire, d’étudiants, de stagiaires postdoctoraux, de chercheurs, de directeurs de recherche de centres et d’instituts de recherche…   Et les commentaires sont nombreux sous la dépêche.

La question du plagiat dans les thèses préoccupe les universitaires européens au plus point.  À raison, car il en va de la validité du nouveau savoir produit au sein des universités et de la valeur des diplômes octroyés.

Source – Darde, Jean-Noël.  Refusons de fermer les yeux sur le plagiat dans la recherche.  Blogue Archéologie du “copier-coller”.  19 novembre 2012.

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Sonia Morin

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