Pédagogique Tendances sociétales

La formation en sciences humaines : toujours à justifier! Jusqu’à quand?

L’actualité du 15 novembre comporte un article auquel la journaliste Isabelle Grégoire a donné un  titre provocateur : Sciences molles, avenir mou?

L’article tente de mettre en valeur les formations en sciences humaines comme quoi elles peuvent conduire à des postes intéressants : chefs d’entreprises, publicitaires, directeur de la recherche et de l’intelligence du marché, journalistes, députés…  tout en reconnaissant ces formations ne mènent à aucun emploi précis et que, selon un rapport de 2011, les diplômés en sciences « molles » « ont plus de mal à décrocher un emploi en début de carrières.  Après trois à cinq ans sur le marché du travail, leur situation s’améliore toutefois et équivaut à celle de diplômés d’autres disciplines. »

L’article mentionne des compétences reconnues aux diplômés en sciences humaines : communication, argumentation, analyse, vision critique du fonctionnement de la société, polyvalence, créativité, capacité d’interprétation de données, capacité d’adaptation…

Enfin, l’article fait état de quelques efforts d’universités pour favoriser l’insertion professionnelle des étudiants qui choisissent d’étudier en sciences humaines :

  • l’Université de Sherbrooke, formation en informatique appliquée à l’histoire pour les étudiants inscrits dans cette discipline;
  • l’UQAM, mise en place de réseaux socioprofessionnels en sciences humaines;
  • l’Université Laval : tenue d’une journée Carrières en sciences humaines et outil Webfolio pour mieux se connaître et mieux comprendre le marché du travail, notamment.

Une question persiste et insiste : comment se fait-il que l’on n’arrive pas à nommer les compétences professionnelles rattachées aux formations en sciences humaines?  Nombre de diplômés en sciences humaines ne savent pas ce qu’ils savent faire, ou plutôt ne savent pas nommer leurs compétences professionnelles. Comment alors les faire valoir? Auprès des employeurs, bien sûr, mais également auprès de la société en général. Quelles sont-elles, ces compétences professionnelles ?  Une dépêche antérieure proposait la liste suivante :

  • savoir lire et comprendre ce qui est lu
  • savoir écrire
  • maîtriser l’art de la rhétorique
  • maîtriser diverses théories d’analyse
  • faire preuve de sens critique
  • savoir détecter l’ambiguïté et y faire face
  • faire preuve de créativité et d’originalité
  • comprendre diverses cultures

Est-il possible de développer des programmes dans lesquels  les apprentissages en sciences humaines seront articulés autour de compétences professionnelles clairement identifiées ? Ce peut-il que ces apprentissages se fassent selon un cheminement visible, explicite et progressif ?

Sources :  Grégoire, Isabelle, « Sciences molles, avenir mou? », L’actualité,  15 novembre 2012, pp 32-36.

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Sonia Morin

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