Pédagogique Point chaud / en émergence

Bill Gates s’inquiète des faibles taux de diplomation américains (entrevue)

Qu’on aime ou non l’ancien dirigeant de Microsoft, avec sa fondation philanthropique et ses contacts, il exerce une influence considérable sur le système éducatif américain en quête de solutions.  Disons simplement qu’il a les moyens pour soutenir ses idées.  Cette entrevue avec Jeffrey Young du Chronicle of Higher Education me semble se démarquer parce que le journaliste pose habilement plusieurs bonnes questions sur des sujets difficiles : l’influence du privée sur la gestion universitaire, la dimension utilitariste de certaines formations, l’intérêt de la technologie – et notamment des tablettes et des MOOC – pour l’enseignement, etc.  Des extraits vidéo de l’entrevue complètent l’article.

Gates est convaincu de la grande qualité du système d’éducation américain… jusqu’à récemment.  Transparaît rapidement sa préoccupation pour les résultats supérieurs d’autres pays comparativement aux faibles taux de diplomation américains (completion rates) et l’absence de métriques [NLR : à l’exclusion de notions plus abstraites comme la qualité de la formation?].  Pour Gates, la formation universitaire sert essentiellement à former des employés de qualité pour le monde du travail.  C’est l’output.  Il déplore le fait que les bonnes pratiques en enseignement améliorant la quantité de cet output ne se généralise que très lentement parce qu’il y a peu d’incitatifs à l’amélioration de la diplomation.

S’il croit au diplôme pour valider la formation, il voit positivement le fait que l’acquisition de connaissances et l’accréditation de ces connaissances acquises soient séparées pour permettre la reconnaissance de toutes les ressources d’un individu.

Pour Gates, la technologie en formation est surtout intéressante parce qu’elle permet l’hybridation.  Les étudiants doués peuvent être plus autonomes et aller chercher davantage de connaissances en ligne.  Cela permet à l’enseignant humain de soutenir et de motiver les étudiants éprouvant plus de difficultés.

Le philanthrope ne croit pas que la mission de sa fondation changera dans un avenir rapproché.  Il présente ce mandat ainsi :

« Our goal is pretty simple: Seeing the U.S. education system as a real gem. As the thing that’s provided broad opportunity and made the country do very well. And so the question is how do we renew that when others have looked at what we do well and copied a lot of those things. […] And it’s amazing how little effort’s been put into this. Of saying, OK, why are some teachers at any different level way better than others? You’ve got universities in this country with a 7-percent completion rate. Why is it that they don’t come under pressure to change what they’re doing to come up with a better way of doing things? So if casting light on the current state of the system is a good thing, then we’re a positive change. And if not, then people could feel differently. »

Sources :

Young, Jeffrey R., « A Conversation With Bill Gates About the Future of Higher Education », The Chronicle of Higher Education, 25 juin 2012.

Young, Jeffrey R., « Bill Gates On Higher Education, Part 2 », The Chronicle of Higher Education, 26 juin 2012.

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Jean-Sébastien Dubé

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