Cycles supérieurs

Changer le format de la thèse en sciences humaines : se baser sur les bonnes raisons

La Modern Language Association (MLA) a tenu au début de janvier son congrès annuel.  Scott Jaschik publie aujourod’hui 9 janvier 2012 un article sur un des thèmes discuté à cet événement : le format de la thèse en sciences humaines.

On y apprend que la durée moyenne d’obtention d’un doctorat en sciences humaines aux États-Unis serait de 9 ans.  Comme le fait remarquer Jaschik, ceux qui finissent cette année ont commencé leur doctorat avant l’arrivée de Facebook, Twitter, YouTube et autres innovations numériques.

Si le journaliste parle du numérique, ce n’est pas banal, car les participants ont abordé le sujet lors de la discussion sur le ou les formats possibles de la thèse.  Plusieurs ont déploré le format traditionnel (la brique) soumis à des normes de rédaction désuètes, qui ne tiennent pas compte de l’ère numérique dans laquelle nous vivons désormais.

Un sondage récent a mis en lumière différents formats de thèse que les départements de langues membres de la MLA admettent :

 

Format Policy Permitting Its Use Format Approved in Last 5 Years
Digital project 10.4% 3.4%
Creative nonfiction 8.8% 6.8%
Suite of essays 8.8% 5.7%
Fiction or poetry 7.7% 6.8%
Translation 7.7% 3.4%
Public scholarship 4.4% 3.4%
Portfolio 2.2% 2.3%
Collaborative work 1.1% 0.6%

Il ressort du sondage que peu de départements permettent des formats de thèse non traditionnels et que, dans ceux qui le font, il existe une certaine crainte chez les étudiants à rédiger une thèse non traditionnelle.  Les étudiants hésitent à se prévaloir de cette option de peur que leur thèse soit mal évaluée.

La durée des études semble être à l’origine du désir d’ajouter de nouveaux formats pour la thèse, mais, comme je l’ai mentionné dans mon commentaire (publié) à cet article,

Why do we ask students to write a dissertation in a PhD program?   A dissertation is THE academic mean by which a student demonstrates to a panel of experts in his field that he has met the requirements to be granted the title of a researcher.  The main, if not the only, question in exploring other formats for a dissertation should be: do they allow this demonstration?  If concern over time completion is indeed a real problem, it should not override that training a PhD is based on a set of academic requirements that have to be assessed.   But overall, could the main issue about time completion be the quality of supervision of graduate students and the lack of explicit expectations about how they should progress through their program and research?

Source :

Jaschik, Scott, « Dissing the Dissertation », Inside Higher Ed,  9 janvier 2012

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Sonia Morin

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