Pédagogique Technologique

Un cours sans lecture assignée, c’est possible?

Suggestion provocante de Maha Bali, blogueur et professeur associé au Center for Learning & Teaching de l’American University au Caire (AUC), dans la rubrique “Profhacker” du dernier Chronicle of Higher Education.  Il bâtit son cours sans donner d’emblée de texte à lire aux étudiants:

« …I’m not just saying no textbook. I’m saying no assigned readings. For the past couple of semesters, my course (well, half-course) did not have an assigned body of reading, but students read a lot. »

En fait ce sont les étudiants qui développent la liste de lectures possibles :

« Instead of assigning them readings, I encourage them to ask important questions about the course, then work together to find sources to help them answer those questions, crowdsource a set of links (from Google or Twitter) onto a shared document, and then choose a number of those articles to read and blog about. »

D’une part, il se trouve gagnant parce que les étudiants lui font découvrir de nouvelles sources.  D’autre part, si les étudiants ne choisissent pas les sources les plus crédibles, c’est l’occasion pour lui de les accompagner dans la manière d’être plus critiques dans leurs choix.

Il explique les raisons qui l’ont amené à procéder de la sorte:

  1. Je crois que les étudiants sont en mesure de trouver les réponses à certaines questions par eux-mêmes. Ils peuvent «googler » ces réponses et les lire.  Pour les aspects plus réflexifs du cours, nous pouvons procéder par discussions en groupe (I believe that students can find answers to some questions on their own, and so they can Google these and read them. For the more reflective and contemplative parts of the course, we can use class discussion).
  2. Je crois qu’il est souhaitable que les étudiants ne lisent pas tous les mêmes textes (I believe in the value of students not all necessarily reading the exact same thing).
  3. Je crois que les étudiants peuvent trouver du contenu de qualité sans mon aide (I believe that students are capable of finding good content without too much guidance from me.)

Il expose aussi divers facteurs qui facilitent sa démarche:

  1. Le cours doit être conçu d’abord comme un processus, basé davantage sur l’acquisition d’habiletés. Je ne procéderais pas ainsi pour un cours de sciences de base, mais ça pourrait fonctionner pour certaines sections… [The course topic is conceived of as more process or skills based (I wouldn’t do this in a basic science course, though it could work for some parts of it, I guess – let me know if I’m wrong)]
  2. L’enseignant doit avoir suffisamment de connaissances de base, d’expérience et de confiance en lui pour combler les manques d’information ou pour élaborer au besoin, ainsi que pour dire aux étudiants: « Je vais faire des recherches et vous revenir. »  En atelier, il est aussi possible de demander à quelqu’un d’autre de vérifier. [Teacher has enough background knowledge, experience and confidence to be able to fill any gaps if needed, or to expand on things. Or, really, has enough confidence to tell students, “I’ll search and get back to you”. This works in courses. In workshops, sometimes asking someone else in the room works!]
  3. L’enseignant doit croire que les étudiants peuvent construire des connaissances ensemble [Teacher trusts students to construct knowledge together].
  4. Les étudiants doivent avoir accès à l’Internet et savoir comment y chercher de l’information [Students have internet access and know how to search the internet].
  5. Les étudiants doivent avoir un certain niveau de littératie numérique [Students have some degree of digital literacy].
  6. Les étudiant doivent travailler en petites équipes [Students work in small groups].
  7. Il doit y avoir beaucoup de renseignements de qualité sur Internet à propos du sujet à approfondir.  (L’internet fait disparaître les murs de la classe et les étudiants peuvent alors regarder le monde extérieur… Encore faut-il que l’extérieur soit assez riche pour que l’exercice ne soit pas vain). [The internet actually has a lot of good quality information on the topic (the internet is like having a classroom made of glass where students can look outside easily – but outside needs to be rich enough for that exercise to be useful)].

Source: Bali, Maha, « Advice for Content-Independent Teaching », Profhacker – The Chronicle of Higher Education, 15 juillet 2016

À Harvard et SCU, des espaces configurables que l'on peut s'approprier
L’heure est venue de convertir l’Ontario au numérique
+ posts

À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

Laisser un commentaire